Actualité > Le mot du président - octobre 2020

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Situation actuelle à la rentrée 2020/2021

L’année 2019 2020 s’est relativement bien passée au niveau des études. Les écoles n’ont pas été fermées et nos informations ne nous donnent pas beaucoup de chiffres concernant l’impact de la covid sur la population. En règle générale, la population étant jeune la covid n’a pas eu le même effet que sur les populations Européennes. Le problème est surtout du à la fermeture des frontières qui a obligé les peuls d’ordinaire nomades à la période de «soudure» avril, mai, juin, à rester dans leur campement, leur interdisant ainsi de nomadiser dans les pays voisins ou là ils y trouvaient un peu d’argent avec des petits «boulots» et la vente de médecine traditionnelle.

Ne pouvant apporter une aide alimentaire aux populations des trois villages dont nous soutenons les élèves dans le secondaire, nous avons fait le choix d’acheter pour 1000€ de mil soit 3300 kg qui seront partagés entre les cinquante élèves scolarisés à la rentrée 2020 ainsi que les encadrants à raison de 50 kg par personne. Une aide modeste mais qui dépannera quelques jours.
N’ayant pas les moyens de construire l’internat que nous avions espéré, notre choix s’est porté sur l’achat d’une concession à Abalak. Elle est suffisamment grande pour accueillir les élèves scolarisés dans les différentes écoles de la ville. Actuellement nous allons commencer les travaux de rénovation et la construction d’une maison pour le gardien,deux nouvelles chambres ainsi que des toilettes et de revoir toute l’électricité des bâtiments.Les travaux seront réalisés en briques ciment. Nous avons prévu un budget de 7500€ soient 4,92 millions CFA.

Le mur d’enceinte doit être aussi en partie relevé, cette année des pluies abondantes ont créé de gros problèmes dans tout le Niger. Beaucoup de maisons en banco (pisé) ont fondues et les locations quant à elles ont largement augmenté.

Cette année donc, ce sont 50 élèves qui sont scolarisés. Devant des échecs répétés, des redoublements, des triplements et des quadruplements et plus si nous ne trouvons pas de solutions nous avons décidé de réagir. Les frais sont trop importants, parfois inutiles et nous ne souhaitons pas que les écoles se transforment en garderie. Après de longues réflexions nous avons fait le choix de limiter à un redoublement et en cas d’échec la deuxième année sauf exception et après avis du directeur, d’orienter les élèves vers une formation professionnelle si eux et les parents le souhaitent. Ils peuvent tripler mais si l’élève connaît encore l’échec nous ne le soutenons plus. Nous nous sommes donc rapprochés d’un institut qui pouvait répondre à nos attentes et aux besoins des élèves.

A Tahoua, nous avons trouvé l’institut Ismader qui propose tous types de formations, du CAP, BEP, BAC pro et BTSet plus dans quasiment tous les domaines ce qui fait que pour le moment se sont 20 élèves qui étudient à l’institut : exemple d’options choisies : Agriculture élevage, secrétariat, informatique de gestion, électricité, énergie renouvelable, comptabilité, employé de banque etc…
La possibilité de retour dans l’enseignement général est aussi possible Un étudiant qui a eu son bac en 2019 poursuit ses études à la faculté de droit à Tahoua.

Le directeur d’Ismader, Mamane Boubacar nous dit qu’après une bonne remise à niveau, il a senti des élèves volontaires et que nous devrions connaitre des satisfactions. «InchaAllah» comme on dit la- bas.
Pour héberger ces élèves nous louons deux maisons. 200€ par mois tous frais compris. Ainsi que les services d’une cuisinière et des professeurs pour assurer des cours de soutien. Nous avons aussi provisionné une caisse pour faire face aux premiers besoins de santé si nécessaire à Abalak et à Tahoua. Avec l’abondance de pluie on a assisté à une recrudescence des cas de paludisme. Plusieurs élèves ont déjà été atteints à Abalak.

La gestion des dépenses au niveau de Tahoua est assurée par les élèves eux mêmes. Une association à été créée pour ce faire depuis maintenant deux ans et on peut dire que mis a part quelques petits ratés ça ne marche pas trop mal.
Le budget total de cette année va dépasser largement les 30 000€. Inutile de vous dire que si vous souhaitez soutenir notre action, vos dons seront les bienvenus.

Les dépenses allouées aux élèves est en annexe et celui des travaux et autre s’élève à plus de 10 000€ ce qui justifie le chiffre cité précédemment. Pour le moment, ce budget n’est pas encore définitif.
La gestion des fonds au niveau de Abalak est assurée par Abdoul Moumin, l’ami touareg qui travaille avec l’association Américaine JEMED depuis plus de 20 ans ainsi que le gardien Daraja, jeune peul qui nous a accompagné tout au long des travaux de construction des écoles. Un représentant de chaque village,Bawmo, pour Tagayet, Goutta pour Dilafata et Daripour pour Tatis complètent l’équipe affectée à la gestion des Achats.

Cette année nous n’avons enregistré qu’une seule entrée en 6 ème ce que nous déplorons vu le nombre d’enfants vivant dans les trois villages. Nous attendons de connaitre le nombre d’inscriptions cette année. Le village de Tagayet devrait accueillir un deuxième instituteur.

Bien cordialement.

Patrick Baumann, président de l’association Lézarts Humanitaire