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par Patrick Baumann - Président Lézarts Humanitaire France
publié le 01/05/11
Catégories :Dans notre courrier d’octobre, nous pensions pouvoir mener nos activités de façon quasi normale. Mais, suite aux événements tragiques de décembre, nous avons bien dû nous rendre compte que
nous ne pourrions pas tenir nos engagements.
Nous avons donc décidé que cette année serait une année de réflexion.
Il nous fallait toutefois rester en contact avec nos activités.
Nous avons dépêché deux amis Nigériens, Tanko et Boubakar, habitués à travailler avec nous. Leur visite sur les différents sites me permet de faire le rapport suivant:
Le village de Tagayet
L’école : 56 enfants scolarisés répartis en 3 classes. 28 filles et 38 garçons ; 3 enseignants.
Les bâtiments restaurés en 2009 (voir QDLH 2009) sont en bon état.
Pas de problème particulier malgré une saison des pluies exceptionnelle.
La coopérative féminine crée il y a 4 ans (voir QDLH 2009) a connu de graves problèmes en raison de la sècheresse dramatique de 2009-2010.
Certains éleveurs ont perdu jusqu’à 60% de leur cheptel. 38 femmes font partie de la coopérative ; d’une trentaine de chèvres, nous sommes passés à 10.
Il reste toutefois 150 000F CFA(230 euros) en caisse.
La population continue de se sédentariser.
Le village, à ce jour, compte 230 habitants.
En 2005, il n’y avait aucune maison, aujourd’hui, il y en a 25 de construites.
La population regrette notre absence, nos amis leur expliqueront les problèmes d’insécurité et l’obligation que nous avons d’assurer notre protection à nos frais (50 euros par jour et par personne).
Pas de case santé et après la faillite de la banque céréalière, il faut aller à Abalak, chercher son mil (à 35 km de distance).
Le village de Dilafata
Ce sont deux salles de classe qui composent l’école de Dilafata ( voir QDLH 2008) ; une construite par nos soins en 2008 et une autre récupérée dans un bâtiment existant.
Elles comptent 2 enseignants, 52 élèves, 29 filles et 23 garçons.
Les enduits extérieurs ne sont pas entretenus.
Ces travaux sont à la charge des villageois.
Ils se sont engagés à y remédier dans les 2 mois.
Le village de Tatis
La classe construite en 2009 (voir QDLH 2009) a été vite remplie.
Une deuxième classe construite en paille a été rajoutée.
En tout, ce sont 69 enfants qui sont scolarisés : 32 filles et 37 garçons, 2 enseignants.
L’entretien des bâtiments laisse à désirer, les enduits extérieurs sont à revoir.
La coopérative d’engraissement organisée par les femmes compte 10 adhérentes.
Elles demandent une aide supplémentaire pour augmenter le cheptel composé actuellement de 10 chèvres.
L’école de Inagoungour
Une seule classe composée de 10 enfants. Le bâtiment récent est en bon état.
Nous travaillons actuellement pour essayer de récupérer des subventions qui serviraient à creuser un puits. En effet le village ne possède pas de puits (voir QDLH 2010).Ce puits permettrait à d’autres familles de se sédentariser et de là, augmenter les effectifs de l’école. Dans ce village composé de Touaregs noir, il est de tradition, dès l’âge de 13 -14 ans de partir travailler en Lybie.
On espère pour eux que tout va bien !
Au total ce sont actuellement 187 enfants qui sont scolarisés dans les 4 villages..
Le collège à Abalak
C’est avec une fierté non dissimulée que, pour la première fois, 7 enfants issus de l’école de Tagayet ont effectué leur rentrée scolaire au collège d’Abalak, en classe de 6 ième.
Pour ce faire et aider les parents à accompagner les enfants, l’association a fait ouvrir un compte à la banque de Tahoua sur lequel une somme de 300000 F CFA (457 euros) a été déposée.
Cette somme permettra d’acheter du matériel scolaire, les tenues, la location de la maison etc…
Prochainement des vélos seront aussi achetés.
L’école se trouve à une bonne heure de marche.
Les projets
En novembre, si les conditions de sécurité sont réunies, je me rendrai à Abalak pour faire le point sur notre action et la suite à donner.
Pour le moment, nous n’avons pas les moyens humains de poursuivre la construction de nouvelles classes en toute sécurité.
Nous continuerons donc à apporter notre soutien aux écoles déjà en place, aux élèves du secondaire et aux coopérative déjà existantes.
Le Gabon
Mettant à profit le temps libéré par les conditions d’insécurité au Niger et voulant continuer à apporter le soutien de LH aux peuples autochtones(1) je me suis rendu au Gabon(2) rencontrer les pygmées(Bakas)(3) vivant à proximité de Minvoul plus exactement à Bitouga au nord du pays, à la frontière Camerounaise.
Les populations vivant dans la forêt profonde, se sont rapprochées des villes, elles ont commencé leur métissage, mais elles ne souhaitent pas une intégration brutale.
Après une rapide présentation de ma part et de notre activité au Niger, j’ai tout de suite été sollicité pour que L.H intervienne dans la construction d’une salle de classe au village.
En effet ce sont 75 enfants en âge d’être scolarisé qui ne vont pas en classe.
L’école de Minvoul est située à près de 5 km du village de Bitouga dont 4km sur des sentiers en forêt et 1 km de pirogue. Les tentatives qui ont été faites pour envoyer les enfants en classe ont échoué.
Nous retrouvons exactement les mêmes problèmes d’entente inter ethnique qu’au Niger et les conditions ne sont pas favorables(distance, absence de cantine, météo, manque de moyens financiers, santé).
Actuellement, L.H se rapproche des autorités Gabonaises pour étudier la possibilité de construire une école à Bitouga
(1) peuples autochtones :
Les peuples autochtones ou indigènes sont les descendants des premiers habitants des terres sur lesquelles ils vivent. Ils sont estimés à 350 millions répartis dans 70 pays et représentent 5000 langues.
La déclaration adoptée par l’ONU en sept 2007 à la majorité de 143 voix contre 4 (USA,Canada,Australie,Nouvelle Zélande) affirme notamment que les peuples autochtones, ont le droit à l’autodétermination interne et qu’en vertu de ce droit, ils déterminent librement leur statut politique et recherchent librement leur développement économique, social et culturel.
(source wikipédia, déclaration des peuples autochtones, contenu soumis à la licence CC BY-SA 3.0)
(2) Gabon (Carte) :
Le Gabon est situé au centre ouest du continent Africain. Traversé par l’équateur, il est baigné par l’océan Atlantique à l’ouest. Il a des frontières communes au nord avec le Cameroun, au nord ouest avec la Guinée équatoriale,au sud et à l’est avec la République du Congo.
Sa surface est de 267667 km²(moitié de la France) et sa population était de 1 526 000 habitants en janvier 2011(densité 5,7 ha/km²) avec un indice de fécondité de 3,7 enfants par femme.
Le Gabon est composé d’une cinquantaine d’ethnies dont les plus importantes sont: Fangs, Nzebis, Punu, Obambas, Kota, Guisir, Tékés Miénés ainsi que les pygmées Bakas en petit nombre, présent aussi au Cameroun.
La langue administrative est le Français.
Sa capitale est Libreville; indépendant depuis le 17/08/1960, le Gabon tire ses richesses de la forêt, des minerais, et du pétrole.
Le pays est couvert par une abondante forêt (85%), il compte 13 parcs nationaux d’une surface totale de 29240km² répartis entre montagnes, mangroves, et forêts.
Le point culminant est le mont Iboundji avec une altitude de 1575m.
La température moyenne annuelle est de 26° et la hauteur moyenne des chutes de pluies est de 2 m.
(3) Pygmées: du grec pygmaios, haut d’une coudée, désigne un individu caractérisé par une taille comprise entre 1,2m et 1,5m.
Evalué entre 150 000 et 200 000 individus, habitant les forêts du Cameroun, Gabon, République du Congo, République Centre Africaine, Rwanda, Burundi, Ouganda, ils sont avant tout des cueilleurs, pécheurs, chasseurs.
Ils sont confrontés à une précarisation croissante due à l’exploitation de la forêt.
Les pygmées sont considérés par les autres ethnies comme des êtres inférieurs.
(4) ethnie: groupement de personnes de même culture (coutumes,langue,littérature,art, musique)